Voici donc notre récit de naissance...
Ce petit bonhomme est donc arrivé vendredi 24 octobre, soit 2 semaines et demi avant terme, et ce, sans déclenchement, ni césar programmée ! C'était le moment pour lui et pour moi
Je me suis donc couchée jeudi soir, sans savoir que le lendemain, je serrerais mon bébé dans les bras ! Je lui ai juste dit en me couchant, bon, tu peux arriver maintenant, tout est prêt, mais pas cette nuit, hein, chuis fatiguée , attend demain matin!
J'ai relativement bien dormi, et à 5heures, un contraction me réveille, je bouge un peu, et là, je sens que la poche des eaux se fissure... Je me lève donc, un peu incrédule, et je file aux WC pour voir si c'est ça, ou bien si j'ai des fuites urinaires... Le fait de me mettre debout refait couler de liquide, et je ne peux rien faire pour l'arrêter... c'est donc bien ça ! Je reste quelques instants seule dans la salle de bain, le sourire aux lèvres, contemplant mon gros bidon. Je me sens en forme, malgré l'heure matinale. Vers 5h15, je me décide à réveiller mon homme Première réaction... t'es sûre ? Ben oui... Faut qu'on parte demande-t-il ? Heu, on a un peu de temps, j'ai quasi pas de contractions, Je lui dis de prendre son temps, pendant ce temps, je fais ma toilette, je mets un sèche linge en route, ainsi qu'une lessive... Ensuite je file à la cuisine pour ranger 2 3 bricoles... j'ai besoin de m'occuper. Justine se réveille. Il est 5 h 30. Elle veut prendre son petit déj, et commence à manger des clémentines. Tiens, une contraction ! Pas trop douloureuse, mais intense... Bon, mon homme se lève, et part à la salle de bain. Me connaissant, je me dis qu'il ne faut tout de même pas trop traîner, surtout que mon liquide est légèrement teinté. J'attends 6 heures pour appeler une de mes copines, afin qu'elle assure la garde des 3 grands. Pendant ce temps, les contractions se suivent, mais je ne regarde pas à quel rythme... J'explique aussi à Justine que je vais partir à la clinique avec papa, car le bébé va bientôt sortir ! Elle me fait alors un énorme câlin sur le ventre, et dit au revoir au bébé !
Vers 6 h15, mon amie est là, on papote un peu, je lui fait un café, mon homme s'occupe un peu de l'appart. Les contractions s'intensifient, et je demande à mon homme qu'on y aille. J'embrasse les grands, qui se lèvent évidemment, et j'abandonne ma copine, qui se serait bien recouchée un peu avec mes trois lascars
Brrrr, il fait un froid de canard. On démarre un peu avant 7 heures, et 5 minutes plus tard, nous voici à la porte de la maternité !

La sage-femme de nuit m'accueille, et nous emmène en salle d'accouchement. j'ai des contractions à peu près régulières, intenses, mais c'est très supportable. Elle m'examine et m'annonce que je suis déjà à 5 cm
Elle m'installe le monitoring, et c'est parti pour 1/2 h d'enregistrement. Au début, je râle un peu, car j'avais pas envie de rester tranquille, mais finalement, je me sens bien. A chaque contraction, je ferme les yeux, je m'isole, et je pense à mon bébé...dans ma tête, je lui dis, vas-y, descend, c'est par là...
Entre les contractions,je ris de vois le papa faire les cents pas et dire des c*******, car c'est comme ça qu'il évacue son stress !
La sage-femme repasse, et me dis que je n'ai pas de contractions C'est le capteur qui a bougé , et de toutes façon, moi, je sais que j'en ai, et que ça avance
Le temps passe un peu, je continue à entrer dans ma bulle à chaque contraction, mon homme fait l'andouille entre chaque, et tout va bien .
La SF de nuit revient avec la SF de jour, et elles me retirent le monitoring, me proposent d'aller me balader, si je le veux. Bof, j'ai pas envie, tout à l'heure oui, mais là, non, je suis bien sur le lit; Je me redresse, et j'attends les contractions. Je suis assise en tailleur, je compte quelques contractions, plus intenses que tout à l'heure, mais toujours supportables.
La sage-femme revient, et me dit qu'elle souhaite me poser une perf, juste au cas où... Ça y est, je me crispe. Je regarde mon homme, je la regarde, et je lui demande pourquoi... Elle me répond que comme c'est mon 4ème enfant, j'ai plus de risque d'hémorragie, et qu'elle ne peut pas prendre de risque, justement. Elle doit voir que ça me gêne, et me dit alors, c'est juste le cathéter, pour l'instant, je ne passerai rien. Mais moi, j'en veux pas de cette aiguille dans le bras, surtout pour rien ! Je lui répète que mes 3 accouchements se sont déroulés sans problèmes, et sans interventions, et que je souhaite que ce soit à nouveau comme ça. Elle insiste, je résiste... Mais je suis toujours crispée, et du coup, mes contractions me font mal. Elle me dit alors qu'on en reparlera un peu plus tard, qu'elle me laisse un peu, et qu'elle va en parler avec le médecin. Bon, j'ai gagné un peu de temps, je me redétends, mais c'est plus pareil.
Quelques instants plus tard, la revoilà. Le médecin lui a dit de me laisser tranquille, que la perf n'était pas indispensable. Ouf, je respire.
Elle me demande si elle peut m'examiner, je lui dis oui, car je veux savoir si ça avance bien. J'en suis à 7. Pour moi, je tiens le bon bout ! Et elle ressort. Les contractions se rapprochent, et petit à petit, je retrouve ma bulle. Pendant les contractions, qui sont longues et même douloureuses, je sens comme des craquements, dans mon ventre, je sens mon bébé qui descend, petit à petit, et j'essaie de l'accompagner, en restant concentrée sur lui. Mon homme tourne en rond, mais contrairement à ce que j'aurais pensé, ça ne m'énerve pas. Il me dit qu'il n'arrive pas à faire autre chose, il me tient la main, essaie de me faire rire...
Je n'ai aucune notion du temps, je vois juste qu'il fait enfin jour !
La sage-femme revient, pour un nouvel enregistrement, ça ne me dérange pas. J'ai mal, mais je sais que c'est bientôt la fin. La voilà repartie. Je ressens de violente contractions, ça commence par le haut, puis tout mon corps est pris dans la douleur, je m'enfonce dans ma bulle, et je ressens toujours ces craquements. Mon homme me demande s'il peut aller faire un tour aux toilettes, si lui reste du temps avant la naissance. Vas-y, je lui dis, c'est pas encore pour tout de suite.
Et là, tout s'accélère. Une contraction, un autre, et une autre... j'ai mal, et il n'est pas là. J'ai peur. En plus, il a posé la sonnette hors de ma portée... La sage femme passe la tête par la porte, et me demande si ça va. Oui, oui, je lui dis, c'est rapproché, mais ça va. Avez vous l'impression que le bébé descend ? Oui, lui répond-je... Et là, j'ai une méga contraction et je lui dis je veux pousser, je veux pousser... On va voir ça, qu'elle me dit... J'hurle, je pousse, je pousse, il sort... Et mon mari, il arrive ???
Ne paniquez pas, attendez... Non, non, je crie, j'ai mal, je veux pousser ! Là, tout va très vite, elle démonte le lit, m'installe tant bien que mal, car je ne suis pas très coopérative ! Mon amour arrive, et regarde entre mes jambes, et il crie, le bébé arrive... Le toubib entre... Et moi, en hurlant toujours, j'ai mal, je veux pousser, il doit sortir... Sortez le moi ! Le médecin me regarde et me dis, oui, on va vous aider, mais c'est pas moi qui vais le sortir, c'est vous !
J'ai continué à pousser, la tête est sortie, j'ai poussé encore, et Victor était né ! Thierry a dit, c'est un p'tit gars !
Il a tout de suite crié. Je l'ai trouvé un peu bleu, mais il a vite rosi. Quelques instants plus tard, le placenta est sorti.
Quand on m'a ramené Victor, après lui avoir fait des prélèvements périphériques dus au liquide teinté, il a tout de suite voulu TT, comme s'il avait fait ça toute sa vie intra-utérine
Ensuite, la SF est revenue en me disant que l'HAD n'était possible qu'après 48 heures, et que donc, fallait que je reste jusqu'au dimanche. J'ai expliqué que le gynéco m'avait affirmé que je pourrais sortir dans les heures suivant la naissance, comme il l'avait d'ailleurs noté dans mon dossier. Oui, mais me rétorque-t-elle, pour l'HAD, c'est 48 heures. OK, mais moi je veux sortir... Bon, elle m'envoie la chef de service, qui est très très sympa. On a discuté, et elle m'a proposé d'essayer de trouver une sage femme libérale pour qu'elle me suive à la maison. Malheureusement, la SF libérale disponible ne veut pas prendre de risque compte tenu de ce foutu liquide teinté... Mais, La SF chef de service a convaincu l'HAD à J1, c'est à dire le lendemain. J'ai donc accepté de passer la journée et la nuit à la mat. J'ai donc rempli le dossier en salle d'accouchement, puis on m'a installé dans une chambre.
Chaque fois qu'un soignant passait, j'avais droit à la petite phrase : alors, on veut déjà nous quitter ? Ben oui, je m'ennuie, moi ici
Bon, je vous passe les détails du séjour, Victor a passé sa journée, puis toute la nuit au sein !
Les grands sont passés me voir en fin d'après midi et ils ont été ravis de voir leur petit frère.
J'ai donc quitté la mat le samedi vers 11 heures, à la joie de mes enfants et la mienne aussi.
J'ai bénéficié de l'HAD jusqu'à ce matin, et je ne regrette rien. Je suis en pleine forme, Victor aussi. J'ai eu ma montée de lait le dimanche matin, et son poids s'est stabilisé dès le dimanche. Il a dépassé son poids de naissance hier, c'est dire qu'il tète comme un chef !
Je suis vraiment encore sur mon petit nuage, dans ma petite bulle, avec mes loulous !